01 Sep Maximiser l’efficacité de la ration : un bon calcul en vache laitière

Quand les prix des intrants grimpent sans que celui de la valorisation de la production ne suive la même dynamique, on pourrait être tenté de lever le pied, d’alléger la complémentation de la ration du troupeau… quitte à produire moins de lait. Mais s’agit-il vraiment d’un bon calcul ? Mieux vaudrait, déjà, se pencher sur l’efficacité de la ration de la vache laitière, en s’assurant que tous les nutriments ingérés soient pleinement valorisés.
Hausse du prix des matières premières, aléas climatiques qui interrogent sur la production fourragère sont autant d’éléments qui renchérissent le coût alimentaire des vaches laitières. Comme le prix du lait ne suit pas toujours la même courbe, certains s’interrogent sur une diminution des concentrés, quitte à produire moins de lait. Pour savoir si cette stratégie est économiquement intéressante, il faudrait déjà estimer la rentabilité de son concentré de production, qui dépend de son prix d’achat, de sa valeur alimentaire et du prix des 1.000 litres de lait. Mais au-delà de cela, c’est véritablement la marge sur coût alimentaire qui fait la rentabilité d’un atelier laitier. Pour la calculer, il suffit de soustraire aux produits du lait les charges de fourrages et de concentrés, de minéraux et d’éventuels additifs, sans oublier les pertes dues au gaspillage. Fortement corrélé aux résultats économiques de l’exploitation laitière, cet indicateur met en évidence le fait que ce sont bien les produits du lait qui tirent la rentabilité, bien plus que la réduction des coûts alimentaires. Alors, attention aux fausses économies !
Améliorer le fonctionnement ruminal des vaches laitières
Plutôt que de faire de fausses économies en déconcentrant la ration des vaches, il peut être plus judicieux d’améliorer l’efficacité alimentaire de la ration, afin que tout ce qui est distribué soit valorisé au mieux. Des nutriments qui ne sont pas pleinement valorisés par les laitières, c’est une perte économique.

Améliorer cette efficacité alimentaire débute par une rigueur dans la gestion de ses ressources (limiter les pertes au silo, à la distribution) et des rations parfaitement équilibrées sur les besoins et le potentiel de ses laitières, avec d’abord une bonne valorisation des fourrages – la ressource la moins chère pour produire du lait- puis des compléments de production en adéquation avec la valorisation qu’ils permettent.
« Chez la vache laitière, une ration bien valorisée passe aussi par un rumen qui fonctionne bien. Les additifs donnent un coup de pouce pour améliorer le fonctionnement ruminal. Ce ne sont pas des palliatifs à un mauvais équilibre nutritionnel mais plutôt des « boosters » qui viennent compléter une ration équilibrée pour prévenir un risque et optimiser les performances laitières », souligne Raphaël Gourdon, support technique Ruminant France chez Phileo by Lesaffre.
Limiter le risque d’acétonémie grâce à l’alimentation
Côté prévention des risques, les additifs capteurs de mycotoxines peuvent éviter les chutes de production, voire les risques pathologiques, engendrées par les mycotoxines dans les ensilages de maïs. Ils peuvent être particulièrement utiles dans les situations à risques, parcelles avec beaucoup de résidus, en année humide, par exemple. Les additifs anti-échauffement préservent l’appétence des rations des laitières pendant les périodes les plus chaudes. En début de lactation, l’ingestion n’est pas suffisante pour combler les besoins. La vache puise sur ses réserves corporelles pour produire de l’énergie et le foie s’engorge de corps cétoniques. Pour limiter les risques d’acétonémie, on peut ajouter des matières grasses végétales et des précurseurs du glucose comme le propylène glycol. Contre les risques d’acidose, le sel, le bicarbonate, la magnésie, ou encore les levures vivantes probiotique sont des additifs intéressants.
Stress thermique : penser aussi aux levures probiotiques pour maintenir l’efficacité alimentaire
Les fortes chaleurs peuvent affecter le niveau de production des vaches laitières. En condition de stress thermique, elles réduisent l’ingestion alimentaire et consomment davantage d’eau. En parallèle, les vaches délaissent les fourrages grossiers, leur préférant les particules plus fines des concentrés, ce qui augmente le risque d’acidose, notamment subclinique qui se traduit par une diminution de la production laitière. Plusieurs essais mis en place par Phileo by Lesaffre ont mis en évidence l’intérêt de la supplémentation en levure probiotique. En ajoutant 5 g/vache (soit 50 milliards d’UFC) et par jour d’Actisaf® Sc47, à la ration, on observe une augmentation de 1,9 kg de lait par vache et par jour.
Ration, un levier pour réduire le risque de sub-acidose
Une bonne valorisation de la ration passe par un fonctionnement ruminal optimal de la vache laitière, qu’un apport de levures probiotiques peut soutenir. Raphaël Gourdon explique : « Ces levures vivantes consomment l’oxygène résiduel du rumen. L’anaérobiose stimule les bactéries fibrolytiques, celles qui dégradent la cellulose, et les bactéries consommant le lactate. Les fibres sont mieux dégradées en nutriments assimilables. Le pH est stabilisé, il y a moins de risque de sub-acidose chez la vache laitière. Les levures probiotiques jouent aussi un rôle bénéfique sur le statut immunitaire. La meilleure santé ruminale des laitières concourt à améliorer l’efficacité alimentaire. » Ce qui semble particulièrement important, en particulier, dans des périodes délicates comme lors des transitions, du péri partum ou des périodes de stress thermique. « Comme le bilan énergétique est moins déséquilibré en début de lactation, les vaches partent mieux en lactation tout en assurant une meilleure réussite en première IA ».
Les additifs profitent aussi aux bovins viande
Maximiser l’efficacité alimentaire par un ajout de levures probiotiques est aussi une piste à explorer pour les bovins viande. L’équilibre ruminal est important aussi bien en phase de croissance que sur la phase d’adaptation et finition lors de l’engraissement. L’ajout dans la ration de levures probiotiques a un effet non seulement sur leur fonctionnement ruminal mais aussi sur la qualité et l’aspect de la viande
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